Paul Sérusier dans l’église de Châteauneuf-du-Faou

Voici les peintures murales réalisées pendant la 1ère guerre mondiale par Paul Sérusier, peintre de renommée mondiale.

Le 1er séjour de Sérusier à Châteauneuf remonte à 1893. C’était ou il déclara : « la Bretagne, ma vraie patrie, puisque j’y suis né de l’esprit ».
Son grand talent était déjà notoire. Son éducation religieuse et son esprit mystique le conduisirent à réaliser en 1905, 4 grandes toiles de 4m par 2m50 pour décorer l’église paroissiale. L’on a alors prétexté le prix du collage pour refuser son travail. (thèmes de l’ancien testament jugés déplacés à l’époque  tel que « le buisson ardent » d’ou le refus réel supposé).
3 de ces œuvres ont été retrouvées à Guingamp où elles ornent aujourd’hui l’hôtel de ville.

Marguerite, son épouse  l’incita  à reprendre  son idée de décoration de l’église paroissiale. C’est ce travail que vous pouvez admirer dans le baptistère. Cette grande œuvre a été réalisée sur plâtre suivant la technique de la tempera, qui est une détrempe liée par une émulsion à base d’œuf.
L’on reconnaît, d’un côté , l’Annonciation, l’Assomption et la Crucifixion. De l’autre côté la Résurrection, le Baptême et la Transfiguration.
On pense que la première scène, réalisée en 1914, fut l’annonciation. Agé de 50 ans et boiteux, Sérusier ne fut pas mobilisé. Il écrivit  « Quand le tocsin  a sonné la mobilisation, je finissais de peindre un mur  au son du « Te Deum ». La date inscrite sur ce mur restera historique. » En fait il acheva l’ensemble par la Résurrection en 1917. En 1918, après l’armistice, Paul Sérusier, artiste pacifiste, signa l’œuvre à sa manière en peignant l’inscription « PAX » (paix en latin).

Parmi les antécédents qui ont influencé Paul Sérusier, on cite l’italien Fra-angelico, peintre et moine dominicain du 15ème , pour la douceur des figures.  Pour le caractère géométrique des corps, on fait référence aux normes des moines bénédictins de Beuron (Allemagne) Le peintre hollandais Yan Verkade, qui fréquenta le Pouldu et Huelgoat, ami de Sérusier, était moine dans ce couvent abritant une école d’art. Sérusier lui rendit visite à diverses reprises et s’initia à une esthétique nouvelle.

Ouvrage de référence sur l’étude des peintures de l’église
« Paul Sérusier dans l’église » les arcades de la nef, l’oeuvre inaccomplie; Le Baptistère – Louis GRALL

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en vente 5€ à l’Office de Tourisme